PARTANT, Mgr MONSENGWO ANNONCE SON BAROUD D’HONNEUR

Annoncé sur le départ alors que personne ne s’y attendait malgré la limite d’âge qui le frappe depuis 3 ans, l’Archevêque de Kinshasa tient à signer cette sortie de scène de la manière la plus fracassante. Dans une homélie qu’il a fait lire à l’abbé Luyeye aujourd’hui à Notre Dame de Lingwala, il a annoncé de nouvelles marches du CLC qu’il a encouragées, foulant aux pieds les instructions de Mgr Utembi, Président de la Cenco, qui avait demandé aux princes de l’église de se tenir en dehors des activités de cette structure inconnue officiellement de l’église.

Mgr Monsengwo accompagnera son œuvre politicienne jusqu’au bout jusqu’aux ultimes instants de sa présence à la tête du cheval de Troie épiscopal de Kinshasa. Une croisade avec son team CLC dont il partage une parfaite identité de stratégies, le tout dans un partenariat objectif avec les radicaux de l’opposition en mode 50/50.

Ce vendredi encore, c’est Mgr Laurent Monsengwo Pasinya qui a personnellement coaché l’officiant du jour en lui préparant son homélie au cours de cet office convoqué par le CLC, son bras séculier. Comme d’habitude, et en mode 50/50, le Cardinal avait autour de lui ses différents lieutenants et soldats, en l’absence, bien entendu, des animateurs du CLC qu’il a préféré stratégiquement garder bien à l’abri en prévision de prochaines opérations.

« Le comité des laïcs est à applaudir, l’église attend d’autres initiatives du CLC, la marche des chrétiens ne s’arrêtera pas », a grondé l’abbé Luyeye sous un regard défiant de Mgr Monsengwo avant de poursuivre : « le peuple ne tolérera plus la médiocrité ». Le mot est ainsi lâché pour marquer la signature de son vrai auteur afin que quiconque de l’ignore pas. Et l’Archevêque de Kinshasa signifie par-là que même s’il est sur le départ, il est déterminé à faire son baroud d’honneur.

Manifestement donc, Laurent Monsengwo a décidé de faire fi des dernières instructions données aux Cardinal, Archevêques et Evêques de l’église de se tenir loin des initiatives du CLC dont il avait clairement dénié la moindre appartenance à l’église, sinon une « recognition provisoire » octroyée par l’Archevêché de Kinshasa, du moins selon une note du Nonce apostolique. On n’exagèrerait donc pas de relever cette sorte de rébellion contre l’autorité de l’église incarnée par le Président de la Cenco et qui confine à l’anarchie. On ne peut en dire autrement lorsque Monsengwo soutient des initiatives en marge de la loi tout en en revendiquant les dégâts dans le simple but de discréditer le régime en place à défaut de pouvoir le renverser tel que le prévoit ses partenaires de l’opposition avec leur « transition sans Kabila ».

Cependant, ce qui est vrai, c’est que bien de choses se sont passées ces dernières semaines pour justifier ce jusqu’au-boutisme de Mgr Monsengwo après le ballet diplomatique entre Kinshasa et le Saint Siège. En effet, en dehors de lui-même qui s’est rendu discrètement à Rome après le 21 janvier, le patron de la diplomatie congolaise a rencontré le Secrétaire en charge de la diplomatie au Vatican. Dans la même période, le Nonce Montemayore avait été appelé en consultation avant que l’on apprenne la nouvelle fracassante de la nomination d’un Coadjuteur à l’Archevêché de Kinshasa avec pouvoir de succession. Une fonction qui permet à celui qui l’assume de remplacer l’Archevêque à tout moment en cas d’absence ou d’empêchement.

Bref, une façon de dire que Mgr Ambongo peut, à tout moment, assumer l’intérim avant d’être officiellement titularisé. Est-ce pour cela qu’en attendant, Mgr Monsengwo est déterminé à perpétrer sa dernière marche ?

PDM

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